La Préciosité et la langue précieuse


LA PRÉCIOSITÉ ET LA LANGUE PRÉCIEUSE

Au XVIIe siècle, au sein de l’aristocratie parisienne, un nouveau style de vie et une nouvelle esthétique littéraire se sont épanouis : la préciosité. Ce nouveau courant esthétique, dominée par les femmes, se caractérise par un raffinement extrême des manières, c’est-à-dire, par une finesse extraordinaire du comportement, du langage et des idées. Le code de la préciosité s’est élaboré dans les salons, espaces tenus par des femmes de la bonne société, où dans les ruelles, un endroit de la chambre où la dame recevait les amis intimes. Ces auteurs écrivaient des romans nobles et aristocratiques avec un style raffiné et très cultivé. Un des thèmes principaux que les précieuses posaient au centre des œuvres, c’était l’amour. Ainsi, le sentiment amoureux était au centre des conversations aux salons ainsi que dans les créations littéraires comme les poèmes. De plus, cet amour était un amour idéalisé et débarrassé du désir de l’amour charnel. Autrement dit, c’était un amour à l’image de l’amour courtois. Les précieuses voulaient participer dans la vie culturelle de l’époque et, la manière la plus directe d’y s’engager, c’était à travers la littérature. 

L’esprit précieux, qui était attaché à l’élégance et à la singularité de la forme, avait une influence directe sur le langage et la production littéraire de l’époque. Il est très facile de trouver, dans les romans précieux, l’extravagance, la finesse ou la délicatesse, tout traduit par l’expression d’un amour platonique.  D’ailleurs, la préciosité est caractérisée par la politesse mondaine et par la galanterie. Les écrivains de ce type de romans jouaient le goût des apparences : la conversation mondaine supplantait la conversation éminemment masculine des érudits et les salons des femmes remplaçaient l’Académie.  Tout s’écrivait avec un langage exagéré, donc cette langue semble très artificielle. La langue était devenue un recours brillant : les formes littéraires et l’écriture étaient tissés et très élégantes. Autrement dit, la langue répondait au raffinement du comportement et des sentiments.
 
Madame de La Fayette
Un exemple d’écrivaine de littérature précieuse, c’était Madame de La Fayette. Elle a été une des écrivaines les plus importantes de la littérature précieuse. À partir de 1660, elle a été le centre d’une société lettrée où se trouvaient des grands écrivains comme Ménage, Segrais et Huet. Un temps après, en 1665, elle a reçu le duc de La Rochefoucauld dans ses ruelles. C’est le moment où l’œuvre La Princesse de Clèves a été rédigée. Elle a tardé cinq ans à la rédiger et elle l’a fait apparaître en 1678 de manière anonyme. La Princesse des Clèves est un roman qui prend pour cadre la vie à la cour des Valois. De plus, l’œuvre est un témoignage du rôle que les femmes jouaient dans la  littérature du XVIIe siècle, une littérature marquée par le courant de la préciosité.

Je vous propose de lire un exemple de littérature précieuse que j’ai créé moi-même. J’ai écrit un petit texte en langue précieuse et, après, je l’ai écrit aussi en langue « commune ». Pour l'écrire j'ai employé le Grand Dictionnaire des précieuses ou la clef de la langue des ruelles, de Somaize.

Le texte en langue précieuse :
Contentez, s’il vous plait, l’envie que ce siège a de vous embrasser. Je vais vous raconter l’histoire d’un amour. L’histoire d’un amour qui a été l'ennemi de la santé.
Il était de la petite vertu, dans son bel aimable et il avait la taille tout à faire élégante. Je l’ai connu dans le cimetière des vivants et des morts où j’achetais un live sur la fille du chaos. Tous les jours je le regardais à travers la porte du jour de ma chambre. Il était un homme qui aimait la fille des Dieux jusqu’au point d’avoir fait nombre dans le monde de la littérature. J’étais si surprise de ce fait que les bras m’en tombaient. Moi ! J’étais une simple amante de la littérature et j’avais connu un homme raffiné qui disait bien des inutilités et qui savait le bel air des choses ! Pour moi, il était la meilleure nourrisson des Muses et, sans mentir, il était trop avant dans le rang favori de ma pensée.
Toutefois, le temps de quatre postes s’est déjà passé depuis que je me suis réveillée. Tout avait été un rêve, un rêve qui me fait avoir l’âme sombre chaque fois que je suis éveillée. Depuis ma belle rêverie, j’aurai toujours un furieux tendre pour les gens d’esprit et, plus concrètement, pour les nourrissons des Musses comme vous.

Le texte en langue « commune » :
Asseyez-vous, s'il vous plait parce que je vais vous raconter l'histoire d'un amour triste et inattendu.
Il était très galant, très beau et il était de belle taille. Je l'ai connu dans la librairie où j'achetais un livre sur la guerre. Tous les jours je le regardais à travers la fenêtre de ma chambre. Il était un homme qui aimait la poésie jusqu'au point d'être très réputé dans le monde des lettres (de la littérature et la culture). Cela était si surprenant que tout mon corps tremblait. Moi, je étais seulement une amante de la littérature et j'avais la chance de connaître un homme raffiné qui savait dire des paroles superflues et qui avait des bonnes manières. Pour moi, il était le meilleur poète et, sans mentir, il occupait la première place de ma pensée. 
Toutefois, beaucoup de temps s’est passé depuis que je me suis éveillée ce matin. Tout avait été un rêve, un rêve qui me rendait très mélancolique. Depuis ma fantaisie, j'aimerai toujours les gens d'esprit et, plus concrètement, les poètes comme vous. 
                                                                                               
Eva Arribas Peinado
      

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