La Préciosité et la langue précieuse
LA PRÉCIOSITÉ ET LA LANGUE
PRÉCIEUSE
Au XVIIe siècle, au sein de l’aristocratie parisienne, un
nouveau style de vie et une nouvelle esthétique littéraire se sont
épanouis : la préciosité. Ce nouveau courant esthétique, dominée par les
femmes, se caractérise par un raffinement extrême des manières, c’est-à-dire,
par une finesse extraordinaire du comportement, du langage et des idées. Le
code de la préciosité s’est élaboré dans les salons, espaces tenus par des
femmes de la bonne société, où dans les ruelles, un endroit de la chambre où la
dame recevait les amis intimes. Ces auteurs écrivaient des romans nobles et
aristocratiques avec un style raffiné et très cultivé. Un des thèmes principaux
que les précieuses posaient au centre des œuvres, c’était l’amour. Ainsi, le
sentiment amoureux était au centre des conversations aux salons ainsi que dans
les créations littéraires comme les poèmes. De plus, cet amour était un amour
idéalisé et débarrassé du désir de l’amour charnel. Autrement dit, c’était un
amour à l’image de l’amour courtois. Les précieuses voulaient participer dans
la vie culturelle de l’époque et, la manière la plus directe d’y s’engager,
c’était à travers la littérature.
Un exemple d’écrivaine de littérature précieuse, c’était
Madame de La Fayette. Elle a été une des écrivaines les plus importantes de la
littérature précieuse. À partir de 1660,
elle a été le centre d’une société lettrée où se trouvaient des grands écrivains
comme Ménage, Segrais et Huet. Un temps après, en 1665, elle a reçu le duc de La
Rochefoucauld dans ses ruelles. C’est le moment où l’œuvre La Princesse de Clèves a été rédigée. Elle a tardé cinq ans à la
rédiger et elle l’a fait apparaître en 1678 de manière anonyme. La Princesse des Clèves est un roman qui
prend pour cadre la vie à la cour des Valois. De plus, l’œuvre est un
témoignage du rôle que les femmes jouaient dans la littérature du XVIIe siècle, une littérature
marquée par le courant de la préciosité.
Je vous propose de lire un
exemple de littérature précieuse que j’ai créé moi-même. J’ai écrit un petit texte
en langue précieuse et, après, je l’ai écrit aussi en langue « commune ». Pour l'écrire j'ai employé le Grand
Dictionnaire des précieuses ou la clef de la langue des ruelles, de Somaize.
Le
texte en langue précieuse :
Contentez, s’il vous plait, l’envie que ce siège a
de vous embrasser. Je vais vous raconter l’histoire d’un amour. L’histoire d’un
amour qui a été l'ennemi de la santé.
Il était de la petite vertu, dans son bel aimable
et il avait la taille tout à faire élégante. Je l’ai connu dans le cimetière
des vivants et des morts où j’achetais un live sur la fille du chaos. Tous les
jours je le regardais à travers la porte du jour de ma chambre. Il était un
homme qui aimait la fille des Dieux jusqu’au point d’avoir fait nombre dans le
monde de la littérature. J’étais si surprise de ce fait que les bras m’en
tombaient. Moi ! J’étais une simple amante de la littérature et j’avais
connu un homme raffiné qui disait bien des inutilités et qui savait le bel air
des choses ! Pour moi, il était la meilleure nourrisson des Muses et, sans
mentir, il était trop avant dans le rang favori de ma pensée.
Toutefois, le temps de quatre postes s’est déjà
passé depuis que je me suis réveillée. Tout avait été un rêve, un rêve qui me
fait avoir l’âme sombre chaque fois que je suis éveillée. Depuis ma belle
rêverie, j’aurai toujours un furieux tendre pour les gens d’esprit et, plus
concrètement, pour les nourrissons des Musses comme vous.
Le texte en langue
« commune » :
Asseyez-vous, s'il vous plait parce que je vais
vous raconter l'histoire d'un amour triste et inattendu.
Il était très galant, très beau et il était de
belle taille. Je l'ai connu dans la librairie où j'achetais un livre sur la
guerre. Tous les jours je le regardais à travers la fenêtre de ma chambre. Il
était un homme qui aimait la poésie jusqu'au point d'être très réputé dans le
monde des lettres (de la littérature et la culture). Cela était si surprenant
que tout mon corps tremblait. Moi, je étais seulement une amante de la littérature
et j'avais la chance de connaître un homme raffiné qui savait dire des paroles
superflues et qui avait des bonnes manières. Pour moi, il était le meilleur
poète et, sans mentir, il occupait la première place de ma pensée.
Toutefois, beaucoup de temps s’est passé depuis
que je me suis éveillée ce matin. Tout avait été un rêve, un rêve qui me
rendait très mélancolique. Depuis ma fantaisie, j'aimerai toujours les gens
d'esprit et, plus concrètement, les poètes comme vous.
Eva
Arribas Peinado
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